Beaucoup d'automobilistes risquent de tomber dans ce piège avec la fin des ZFE

Fin mai, l'Assemblée nationale a voté la suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE). Mais avec ce changement, de nombreux automobilistes risquent d'oublier une règle qui reste toujours en vigueur.
Le 28 mai dernier, les députés ont voté à l'Assemblée nationale pour la suppression des fameuses Zones à Faibles Émissions (ZFE), ces périmètres urbains où les véhicules jugés trop polluants sont interdits de circulation. Si elle a déçu les écologistes, l'annonce a été saluée par ceux qui voyaient dans ces zones un symbole d'exclusion sociale, notamment pour les ménages contraints de rouler avec des véhicules anciens, sans avoir les moyens d'en changer, et qui se trouvaient de fait obligés de contourner des villes à certaines heures.
Toutefois, attention : malgré son impact politique, ce changement cache un piège dans lequel de nombreux automobilistes risquent de tomber. Et qui pourrait leur valoir une belle amende.
En effet, si la disparition des ZFE est bien programmée, elle n'est pas effective. Le texte voté n'est pas encore entré en vigueur. Plus de 600 amendements doivent encore être examinés avant que la loi ne soit définitivement adoptée. En attendant, les ZFE sont toujours actives sur le plan juridique. Les mesures associées peuvent donc être appliquées, avec toutes les restrictions qu'elles impliquent pour les véhicules anciens ou mal classés.

Surtout, avec ou sans ZFE, des limitations de circulation peuvent être imposées. Certaines collectivités locales, en particulier les grandes agglomérations comme Paris, Lyon ou Grenoble, peuvent décider d'appliquer des restrictions temporaires, en cas de canicule ou de fortes chaleurs, par exemple.
Dans ces situations, les restrictions s'appliquent avec un unique critère : la capacité de pollution des véhicules. Et, depuis 2017, ce critère est réglementé par la vignette Crit'Air qui classe les voitures dans plusieurs catégories. Bien avant l'apparition des premières ZFE, ce petit macaron à apposer sur le pare-brise permet de certifier le caractère polluant d'un véhicule, selon sa motorisation (diesel, essence, hybride ou électrique), son âge et son pouvoir polluant. Et ce critère est toujours valable aujourd'hui !
Pour les automobilistes, cela signifie une chose claire : la vignette Crit'Air reste obligatoire. Ne faites surtout pas l'erreur de l'arracher et de le jeter ! L'absence de ce macaron peut être sanctionnée par une amende forfaitaire de 68 euros. À comparer aux 3,81 euros demandés pour l'obtenir, le calcul est vite fait. Même si les contrôles ne sont pas systématiques, un arrêt en zone sensible ou une alerte pollution peut suffire à justifier une verbalisation.
Tant que la suppression des ZFE n'est pas gravée dans le marbre, le macaron Crit'Air reste donc un eport indispensable. Ce serait une erreur de le croire obsolète. Il ne prend pas beaucoup de place, mais il peut encore éviter bien des tracas.